Alors que la saison de Formule 1 est en pause (depuis le 30 juillet après le GP de Belgique), Frontier Developments a sort au bon moment F1 Manager 2023 (disponible depuis le 27 juillet). Un jeu de gestion qui fait suite à F1 Manager 2022, qui avait posé des bases sérieuses pour la licence.
Déjà un an que Frontier a troqué ses zoos, ses parcs de dinosaures et ses parcs d’attractions pour s’attaquer au monde de la gestion sportive. Un premier essai plutôt réussi mais qui appelait à de nombreuses améliorations. Le studio anglais retourne en piste avec F1 Manager 2023, un nouvel épisode perfectionné ?
L’histoire de la F1, à écrire ou à revivre
Étant donné la très bonne proposition qu’était F1 Manager 2022, c’est sans surprise ni reproche que F1 Manager 2023 ne révolutionne en rien son gameplay ou son esthétique avec des graphismes (en piste) qui restent de qualité. Pour autant, les quelques évolutions apportées sont, pour la plupart, d’importance pour la suite de la licence. D’abord avec l’ajout d’un nouveau mode de jeu, le Race Replay grâce auquel il est possible de refaire l’histoire en rejouant un événement précis de la saison en cours. Plutôt intéressant pour les fans de Ferrari qui se sont si souvent arrachés les cheveux devant certaines stratégies de leur équipe…
F1 Manager 2023 se met donc à jour en suivant la saison actuelle et en incluant par exemple les courses Sprint dans le mode carrière. Pour ce mode, la première nouveauté annoncée est probablement celle qui a le plus d’importance : la possibilité de changer d’écurie d’une saison à l’autre. Un moyen d’envisager une carrière sur le très long terme et de s’offrir de nouveaux challenges. Ceci étant, il faut pour cela patienter encore un peu puisque cette fonctionnalité devrait être disponible fin août avec une mise à jour du jeu.
En qualif ou en course, l’IA va vous mettre des bâtons dans les roues
Cette difficulté accrue, on la ressent autant dans le développement de la monoplace que sur piste. En effet, dans F1 Manager 2022, même avec une voiture moins performante (comme la Alpine, 4e du classement constructeur en 2022), il était possible après quelques courses et de bonnes améliorations d’envisager des podiums. Tout cela a été retravaillé dans F1 Manager 2023 et il est cette fois bien plus compliqué de jouer les trouble-fête en haut du classement si vous n’êtes pas Red Bull, Ferrari ou Aston Martin (la surprise de cette année). D’abord parce que les adversaires n’agissent plus de la même manière, surtout lors des qualifications. Dans l’édition 2022, toutes les monoplaces avaient tendance à sortir en même temps des stands. Cette fois, de manière plus réaliste, chacun dispose d’une stratégie et peut donc sortir à des moments variés.
La conséquence est qu’au moment de faire votre tour une autre voiture peut être au ralenti et donc vous gêner. Les choix en course de l’IA sont également plus intelligents avec notamment une vraie anticipation des changements climatiques et une adaptation en cas de Safety Car. Il reste tout de même quelques absurdités en qualif. Comme lorsque les équipes adverses, après un premier chrono en soft, continuent de rouler ensuite sous des conditions de pluie alors qu'il est évidemment impossible d'améliorer son temps.
Mais dans F1 Manager 2023, la difficulté vient aussi du développement de la monoplace. D’une part, car tout le paddock s’améliore également. Et d’autre part, car l’argent doit être davantage surveillé. Il y a en effet toujours l’usure de la mécanique à prendre en compte. Le moteur, la boîte de vitesse et l’ERS, qui nécessitent des remplacements après plusieurs courses. Mais cette fois les autres parties de la monoplace (Aileron avant, arrière, suspensions, etc.) sont également soumises à cette détérioration. Chaque élément a une durée de vie moyenne, qui peut varier. Au moment de concevoir une nouvelle pièce, il est possible de réduire son poids pour gagner en aérodynamisme. Mais en conséquence, le nombre de courses qu’il sera possible de faire avec sera logiquement réduit.
Tout est donc encore question d’équilibre dans F1 Manager 2023 si vous ne voulez pas vous retrouver sur la paille ou à dépasser le budget cap. Surtout si vos pilotes ont le malheur d’avoir un accident en course. Une mauvaise sortie de piste et vous voilà à devoir fabriquer de nouvelles pièces. Voire à changer un moteur, qui peut aussi être endommagé lors d’un accident de course. Et à 5 millions de dollars le moteur supplémentaire, cela fait réfléchir.
La gestion des pneus en priorité
Toujours du côté des nouveautés, F1 Manager 2023 propose de gérer davantage l’entraînement pour les arrêts au stand. On peut ainsi voir de manière bien plus concrète l’amélioration possible sur le temps de l’arrêt, mais également sur les risques de rater un changement de pneu, et la fatigue qui s’accumule sur les techniciens. Mais à part cela, c’est finalement surtout lorsque les voitures roulent qu’on remarque de véritables changements dans le jeu. Si visuellement F1 Manager 2023 reste très beau, il propose en prime une nouvelle caméra, directement dans le casque du pilote – intégrée par la FIA depuis cette année. Une vue qui fait son effet, mais qui à la longue peut vous donner la nausée.
En course, la gestion de la monoplace consiste toujours à décider de la puissance du moteur, de l’utilisation de l’ERS et de l’attaque sur les pneus. C’est sur ce dernier élément que F1 Manager 2023 est plus intéressant puisqu’on peut cette fois voir de manière claire la température des pneus. On comprend ainsi la nécessité d’attaquer à la sortie des stands avec des pneus froids pour les mettre rapidement en température, et de réduire l’agressivité du pilote si la chauffe devient trop importante (notamment en restant trop longtemps derrière une autre monoplace).
Toujours aussi peu d’interactions dans F1 Manager 2023
Malheureusement, c’est à peu près la seule évolution que propose F1 Manager 2023 durant les courses. Une fois encore, on regrette de ne pas pouvoir communiquer davantage avec les pilotes. Si l’on compare avec d’autres jeux de gestion, il y a dans Tennis Manager ou Football Manager la possibilité d’encourager son joueur et de le motiver. Cette absence est d’autant plus dommage ici que, justement, le pilote peut perdre en motivation s’il se fait doubler par trop de voitures. La possibilité de passer un mot au pilote pour le remettre en rythme aurait alors été judicieuse. Mais on aimerait aussi avoir, comme dans la réalité, le ressenti de la personne derrière le volant.
Ainsi, les rares interactions entre le pilote et son ingénieur sont gérées par l’IA et perdent rapidement tout intérêt après quelques heures de jeu. Et dans le même genre, l’absence d’événements, avant ou après la course, est pour le moins dommage. Pas d’interview ou de conférence de presse, même après un podium exceptionnel pour une « petite écurie ». À la place, F1 Manager 2023 propose de temps en temps des conflits à régler par mail. Comme une tension entre un pilote et son ingénieur. Le choix reste restreint. Mais ce genre d’événements serait sans doute à développer davantage. C’est du moins vers les interactions qu’on aimerait voir F1 Manager 2024 évoluer en priorité.